Une histoire de tonus


Causeries psychomot' / 29 mars 2019

Post écrit à l’occasion d’un #instantpsychomot sur Instagram qui est un challenge dont le thème se renouvelle de façon hebdomadaire lancé aux psychomotriciens par Miss Psychomot (https://www.misspsychomot.com/).

Le tonus me rappelle notamment une patiente, Madame Chouette, avec laquelle nous avions axé principalement les séances sur ce fameux tonus.
Mme Chouette était atteinte de démence à corps de Lewy (DCL). Les symptômes de cette pathologie neurodégénérative se rapprochent de ceux présents dans la maladie d’Alzheimer et de la maladie de Parkinson. Une véritable saleté qui attaque tant sur plan cognitif que moteur.
En plus du manque du mot, des troubles de mémoire, de la dysarthrie, des tremblements, des troubles de la marche, Mme Chouette se plaignait beaucoup de ne plus maîtriser son corps, trop dur, trop tendu… En effet, elle souffrait d’une forte hypertonie (élévation importante du tonus de fond qui se traduit par des crispations semblables à une tétanie).
Alors à chaque fin de séance, je l’aidais à s’installer dans son fauteuil, je mettais une jolie musique douce, elle fermait les yeux et je commençais par un massage avec un peu d’huile ou une balle à picots puis j’exécutais les mobilisations passives de Wintrebert (une technique de relaxation qui m’avait été enseigné pendant mes études). Je voyais les traits de son visage figés par les douleurs, les craintes et la maladie se détendre un peu. C’était à chaque fois un crève cœur d’arrêter la séance. D’ailleurs au fur et à mesure des séances, je finissais par lui dire au revoir dans son fauteuil et je me glissais dehors en laissant Mme Chouette commencer sa sieste, détendue.

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